Maria's Choice

(2006)

for flute, clarinet, 2 saxophones and percussion

to ensemble Hic et Nunc

commissioned by Festival Musiques Demesurées for Ensemble Hic et Nunc

first performance

Ensemble Hic et Nunc

14/6/2006 » Festival Musiques Demesurées, Clermont-Ferrand

durata » 9′

Programme du projet "son musical - son naturel" Paradoxalement, le premier concert de l'ensemble Hic et Nunc est encadré par deux pieces inspirées par une catastrophe. Encore plus paradoxalement, deux pieces sur des catastrophes maritimes écrites par un Tcheque. Chaque catastrophe détruit des choses anciennes mais en meme temps prépare de nouveaux choix. Webern était lui meme une catastrophe pour la musique et en meme temps le choix nouveau pour la musique contemporaine jusqu' aujourd'hui. La choix de Maria Paanula (Maria's Choice), une pauvre Finlandaise, était motivé par la meme raison que celui de Sophie dans le célebre roman de William Styron. Sophie devait choisir l'un de ses enfants a l'entrée du camp de concentration, condamnant l'autre a mort. Maria, sur le troisieme pont du Titanic, n'avait pas d'autre choix possible que de se sauver sur la chaloupe avec Eino, son plus jeune fils, laissant mourir les quatre autres sur le croiseur. Elle a choisi la mort avec tous ses enfants, la seul choix avec lequel on peut vivre. Eino – presque miraculeusement – fut la premiere des victimes du Titanic a etre identifiée comme le « unknown child » du cimetiere du Titanic a Halifax, USA. Maria's Choice est la premiere piece écrite pour l'ensemble Hic et Nunc. Elle suit le meme axe que son premier projet „son musical – son naturel“. Le son „musical“ est l'un des choix de la musique apres 1945: il suit les parametres traditionellement musicaux – la hauteur et la durée des sons. Le son « naturel » est l'autre choix: il essaie d'intégrer la musique de maniere naturelle, comme l'oreille perçoit les sons de son environnement, sans se laisser limiter par les parametres fixables. Maria's Choice bouscule, pendant les nombreuses variations, l'harmonie du prélude en Ré majeur de Bach, coupe tous ses ornements et se plonge dans la sonorité de l'ensemble – comme une analogie de la fameuse musique du Titanic, jouée pendant toute la catastrophe. Elle démonte les parametres du prélude, comme Denisov démontait le contrepoint pour les gestes dans ses Deux pieces pour trois voix. López López dans El Margen de indefinición démonte en plus les arpeggi et les trilles pour trouver une sonorité non fixée aux hauteurs. Denisov, par le meme processus arrive jusqu'au silence dans sa Sonate. Au départ du meme silence, Ranní Hajahu reconstruit la musique uniquement avec les gestes du temps. Scelsi transpose dans Rucke di Guck a ce temps libre la meme liberté joyeuse du traitement de la couleur. Grisey dans Charme formule littéralement une extase de la nature du son – l'extase avant la « catastrophe » finale du Magnitudo 9.0, la piece écrite (sans choix aucun) apres le tsunami de 2004.